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Zoom Afrique du 19 novembre 2022

Zoom Afrique du 19 novembre 2022

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Les titres de la rédaction :

  • L’Allemagne prête à retirer ses troupes du Mali d’ici fin 2023
  • Coopération/Agriculture : le Sénégal et la Guinée Bissau dégagent de nouvelles perspectives
  • Cameroun – lutte contre la corruption : plus de 500 agents publics licenciés
  • Tchad : le ministère de la Santé innove en créant la Caisse nationale d’assurance santé

Les analystes de la rédaction:

Le Mali fait payer la France ! 

70 ans, c’est long, excessivement long pour qu’une entité telle que l’Agence française de développement (AFD active au Mali depuis 1958, NDLR), qui dit avoir investi, ces dernières années, c’est-à-dire à compter du début de l’occupation militaire du pays par la force Barkhane, près de « 300 millions d’euros » pour « faciliter l’accès à l’eau potable », « électrifier le Mali », « renforcer son secteur privé », « en moderniser l’agriculture », ne parvienne qu’à de si maigres résultats, dans des secteurs où elle prétend avoir apporté de l’assistance aux Maliens, à savoir eau potable, électrification, enseignement, agriculture, secteur privé, paix.

En effet au terme de près d’une décennie d’action de l’AFD,

Seuls 19 pc des villes et des villages maliens bénéficient de l’électricité ; 

Seuls 40 pc de la population ont accès à l’eau potable ;

Seuls 25 pc du crédit intérieur des banques maliennes dominés par la monnaie coloniale FCFA sont en moyenne accordés au secteur privé, un état nettement détérioré à la fois par la pandémie de Covid-19 et surtout par les sanctions de la CEDEAO qu’on sait avoir été foncièrement imposée par les Occidentaux retranchés derrière les dirigeants africains ;

- Seuls 5 pc des exploitations agricoles au Mali sont reconvertis aux méthodes d’agriculture modernes telles que par exemple pratiquées en France, les 95 pc de la superficie cultivée étant sous culture pluviale, et dont parfaitement soumis aux aléas du temps et de l’espace ;

- Quant à l’éducation, le website Maliweb d’il y a trois semaines écrivait :

« Plus 200 établissements de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel exerçant dans l’illégalité, ont été découverts par le Ministère de la l’éducation nationale dans le cadre d’une enquête de moralisation et de transparence du secteur de l’enseignement. »

Alors et avec de si ridicules résultats quand la France annonce suspendre l’action de l’ADF au Mali à qui elle reproche d’ailleurs son rapprochement avec la Russie, prétexte qui est tout sauf convaincant quand on prétend être « la Marraine civilisatrice de l’Afrique », cette suspension ne pourrait, n’en déplaise à l’Élysée que provoquer les fous rires des Maliens. Car à lire le website de l’AFD, où toutes les trois phrases, l’agence se plaint de la « pression démographique au Mali » cherchant à y voir la racine de tous les maux africains, alors même qu’il y a là, la vraie source de prospérité à exploiter pour le Mali d’aujourd’hui et de demain, ces 300 millions d’euros, soit mille fois rien que la qualité d’or, d’uranium, de bauxites et d’autres minerais que les firmes occidentales détournent dans le pays, ont été « injectés » en forme de « prêts » ou, ce qui revient au même, cet argent n’a servi qu’à endetter l’État malien, à en ligoter l’économie et ses différents secteurs plutôt qu’à les renforcer.

C’est à peu près dans le même sens qu’il faut comprendre la raison pour laquelle la partie qui se sent la plus lésée dans cette affaire, c’est le conglomérat d’ONG, soit ces espèces de « Chevaux de Troie » que la France a créées de toute pièce et sous de jolis noms et fait proliférer tout au long de son occupation militaire du Mali en s’en servant tantôt de paravent tantôt de pont avec les terroristes jihadistes. RFI du 18 novembre écrit :

« La France suspend son aide au développement avec le Mali. La décision, qui date déjà de quelques semaines, a été rendue publique ce jeudi. Le Quai d’Orsay ajoute que Paris maintient néanmoins son “aide humanitaire” et quelques soutiens à “des organisations de la société civile malienne”, sans préciser lesquelles. (…) Cette décision crée l’émoi au sein des ONG.. Dans une lettre adressée au président de la République, elles dénoncent les conséquences de cette suspension sur les populations vulnérables. »

Disons que ces dites « organisations de la société civile », Paris espère pouvoir les préserver, non pas pour faire de l’humanitaire comme il le prétend, mais à vrai dire pour en user à titre de levier de pression sur Bamako. Mais avouons que cela a parfaitement l’air d’agissements posthumes d’une puissance qui a perdu la bataille d’ingérence et, mais qui continue à s’accrocher aux vestiges de son empire disparu.

 

Jeudi, alors même que l’AFD suspendait son action au Mali ne faisant ni chaud ni froid aux Maliens, le Sahel en général et le Mali en particulier avaient les yeux tournés vers le Nord-est soit en direction de l’Algérie où se déroulaient des manœuvres militaires conjointes entre les armées algérienne et russe, baptisées « Bouclier du désert », une première à avoir été organisée sur le territoire algérien. Et à quoi s’exercent les effectifs des deux pays ? À « la recherche et la destruction de groupes terroristes ».

Et pourtant ce n’est pas ce qui semble avoir attiré le plus l’attention de la France. De tout cet exercice que les médias mainstream tentent par A plus B de prouver qu’il aurait été organisé contre le Maroc, RFI retient ceci et avec inquiétude : « Au-delà du fait qu’elles se déroulent près de la frontière marocaine, ces manœuvres montrent aussi que l’Algérie suit la dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel. Des représentants de pays sahéliens ont d’ailleurs été invités pour la première fois à les observer… »

Des manifestations pro-russes massives ont eu lieu au Burkina Faso

La vague anticolonialiste s’étend de jour en jour, et désormais ce n’est pas seulement le départ total des forces interventionnistes qui est exigé, mais au-delà de ceci, le peuple burkinabé exige de choisir lui-même ses partenaires, sans aucune pression, ni aucun diktat imposé par l’axe US-OTAN.

Les habitants de cet État africain demandent aux autorités du pays de rompre tout lien existant avec la France et d’établir des relations étroites avec la Russie. Plusieurs milliers d’habitants de la ville de Ouagadougou ont pris part à des rassemblements et des manifestations.

Selon les journalistes d’Avia.pro, les manifestants de la ville de Ouagadougou ont exigé l’expulsion immédiate de l’ambassadeur de France du pays et l’élimination des garnisons militaires françaises, ainsi que l’établissement de contacts avec la Russie. Certains des citoyens radicaux ont tenté de s’emparer de l’ambassade de France, mais ils ont été repoussés par les forces de sécurité. Les rassemblements sont associés à la déclaration du nouveau Premier ministre du Burkina Faso, qui s’est prononcé en faveur du maintien du dialogue avec Paris. Le responsable a également déclaré que la voix des rues, c’est-à-dire les manifestants, n’est pas un décret pour lui.

Le Burkina Faso, ce pays où le peuple a défendu corps et âme sa patrie, ne peut plus tolérer aucune forme d’ingérence. Ce sont les populations de ce même pays qui ont bloqué la route au convoi français lorsqu’il voulait traverser le village de Kaya.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Traoré, les choses se sont alors accélérées et avec le recrutement de 50 000 civils au sein de l’armée et la relance des VDP, cette force populaire qui a déjà fait ses preuves aussi bien dans les pays du Moyen-Orient qu’au Burkina Faso, ce pays a pris les devants de cette lutte anticoloniale.

D’ailleurs depuis cette réorganisation de l’armée initiée par Traoré, les attaques contre les terroristes se sont multipliées et les victoires s’accumulent.

L’armée burkinabée a annoncé vendredi, avoir neutralisé 21 « terroristes », dans plusieurs opérations offensives effectuées durant la période du 15 octobre au 15 novembre 2022.

Selon le bulletin mensuel de l’armée burkinabée, le groupement de Forces du Secteur Ouest et Sud (GFSOS) a conduit fin septembre une importante opération de sécurisation dans les zones de Koumbia (Province du Tuy, région des Hauts-Bassins) et Boromo (Province des Balé, région de la Boucle du Mouhoun).

L’opération, qui a mobilisé plusieurs unités tactiques, avait pour objectif de traquer les individus armés qui effectuent depuis quelque temps des incursions dans certaines localités de la zone, troublant la quiétude des populations.

« L’opération se poursuit avec un bilan de 21 terroristes neutralisés à ce jour, des armements, des munitions et une quinzaine de motos récupérées, ainsi que des moyens de communication », indique le bulletin de l’armée qui précise que 520 kg de chanvre indien ont également été saisis.

Une contre-offensive a, en outre, été lancée contre un groupe de « terroristes » qui a effectué une incursion dans la ville de Yako (Province du Passoré, région du Nord) le 10 novembre 2022.

Après avoir effectué des tirs sur les locaux de la Brigade territoriale de gendarmerie de la ville, les « terroristes » se sont retranchés dans leur refuge dans les environs de « La Toden » et un assaut a été lancé par les unités venues en renfort sur ledit refuge dans la matinée du 11 novembre 2022.

L’armée indique, en outre, qu’une unité du détachement militaire de Soudougui (Province du Koulpelgo, région du Centre-Est) et un groupe de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétif de l’armée) ont été attaqués le 5 novembre courant lors d’une mission de reconnaissance près de la localité de Bagamoussa. « 6 militaires et 8 VDP ont perdu la vie lors de cet incident au cours duquel plusieurs terroristes ont été abattus », a précisé l’armée.

Les forces populaires sont de retour, avis de tempête sur les agents des services secrets occidentaux...

Emmanuel Macron en opération diplomatique au sommet de la Francophonie à Djerba:

Le président français Emmanuel Macron participe, samedi 19 novembre, au sommet de la Francophonie à Djerba en Tunisie, où la communauté francophone se réunit. Il y fait escale sur le chemin du retour de Bangkok, où il avait participé au sommet de l’Apec, et après le G20 de Bali. C’est la fin d’une grosse séquence internationale, selon les médias mainstream.

Luc Michel, géopoliticien, s’exprime sur le sujet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV